Dragon japonais | Histoire et signification de ce symbole culturel

Dragon japonais | Histoire et signification de ce symbole culturel

Découvrez ce qu’il faut savoir sur le dragon japonais et ses légendes

 

Bien loin du dragon occidental cracheur de feu, le dragon japonais n’en demeure pas moins une créature emblématique et fascinante du pays du Soleil Levant. En effet, le dragon japonais prend une importante place au sein de la mythologie asiatique où plusieurs légendes font référence à cette force de la nature. Également appelé Ryu ou Tatsu, le dragon japonais est une créature serpentine ne disposant pas d’ailes, à l’inverse du dragon occidental. Symbole de pouvoir et de force, au Japon, il est honoré et respecté. Découvrez ce qu’il faut savoir sur le légendaire et majestueux dragon japonais, ainsi que les légendes qui l’entourent.

L’origine du dragon japonais

 

C’est dans les légendes de la genèse de l’univers que le dragon japonais prend son origine. Peu après la création du ciel et de la terre, sept généralement de dieux japonais, des kamis sont nés. Les dragons auraient donc vu le jour avec d’autres créatures pour les protéger en tant que gardiens des divinités célestes.

La mythologie japonaise raconte que les dragons japonais règnent sur les océans et combattent afin de défendre les dieux.

Le dragon japonais est un animal mythique doté d’un long corps serpentin dépourvu d’ailes et recouvert d’écailles. Son apparence ressemble à un croisement de nombreux animaux avec un corps de reptile, des serres d’aigle, des oreilles de bœuf, des pattes de tigre, des cornes de cerf et une tête de chameau poilue. Les yeux démoniaques des dragons japonais rajoutent de l’emprise à leur air féroce. Toutefois, à la différence du dragon chinois, le dragon japonais ne dispose que de trois griffes et non cinq.

Avant d’être un dragon, la créature passe par de nombreuses étapes de développement qui prennent des milliers d’années. En effet, il est avant tout un serpent avant de muter vers la carpe, et quelques siècles plus tard, il acquiert une barbichette avant que ses pattes griffues et une queue poussent. À la fin de sa métamorphose, le dragon japonais va développer des cornes afin de discerner les sons. Et enfin, une crête lui permet de voler à l’âge adulte.

Connu pour sa grande longévité, le dragon japonais vit notamment dans le milieu aquatique. Expliquant ainsi pourquoi, à travers les œuvres japonaises, il est généralement représenté dans l’eau. D’après la mythologie nippone, les dragons japonais ont le pouvoir suprême de se métamorphoser, de devenir invisibles ou d’allonger leur corps. Ils peuvent également prendre l’apparence humaine.

 

S’ils peuvent voler, ce n’est pas leur principal pouvoir, puisqu’ils tiennent davantage du serpent que de l’oiseau. C’est donc plutôt loin du stéréotype du dragon européen, qui plane dans les airs, avec des ailes gigantesques et qui crache du feu.

Dans la mythologie japonaise, il a été raconté que les dragons japonais règnent sur les océans et combattent afin de défendre les dieux. Il existe cinq types de dragons :

  • Le dragon spirituel : le dieu de la pluie et du vent
  • Le dragon céleste : le gardien des kamis
  • Le dragon défendeur de trésor veillant sur les pierres précieuses
  • Le dragon terrestre : le gardien des océans et des rivières
  • Le dragon impérial : le symbole de la dynastie chinoise

Quelle est la symbolique du dragon japonais ?

Tout comme la nature dont il incarne le caractère imprévisible, la puissance et la force, le dragon japonais peut s’avérer dangereux pour le commun des mortels. Cependant, le dragon se montre souvent bienveillant et est avant tout un signe de bon présage. De plus, il apporte richesse, succès et bonheur et symbolise l’immortalité, la persévérance et la sagesse dans l’esprit des Japonais. Les Japonais implorent le dragon afin d’attirer la pluie, nourricière des terres.

Que signifient les dragons dans la culture japonaise ?

 

À l’inverse des dragons cracheurs de feu, le dragon japonais est une créature associée à la mer, mais également aux nuages dans une moindre mesure. Il a un corps ressemblant à celui d’un serpent et dispose de trois griffes par patte, contrairement aux dragons coréens qui en disposent quatre et des Chinois qui en ont cinq.

La majorité des histoires qui parlent de dragons au Japon ont été importées de Chine, de Corée et du Vietnam. Mais cependant, au fur et à mesure, ce pays fait évoluer sa propre mythologie locale, et a développé ses propres dragons.

La signification des dragons japonais est le résultat de récits et de mythes qui ont formé un système de croyances difficile dans la société japonaise. Depuis plusieurs années et au fil des légendes, le dragon japonais est devenu un symbole de sagesse, de force, de chance, de longévité et de prospérité.

Le dragon japonais serait l’ancêtre de Jinmu, le premier empereur du Japon. Il symbolise donc également le pouvoir impérial, le prestige, l’honneur et la royauté. Ces qualités et traits sont à l’image de l’ancien souverain japonais, ils représentent l’héritage. Toutefois, la signification des dragons japonais perd progressivement de son caractère symbolique d’antan et se tourne plutôt vers une fonction décorative telle que l’art.

Les dragons japonais font partie intégrante de la culture japonaise depuis plusieurs années, il représente la prospérité, l’équilibre et est un symbole de bon augure. Aussi réputées pour leur pouvoir surnaturel et leur sagesse, de nombreuses personnes les choisissent afin d’illustrer leur vie. Pour les Japonais, les dragons sont les protecteurs et bienfaiteurs de l’humanité. Envers cet être divin incarnant la bonne fortune, la prospérité et la puissance, ils vouent une grande admiration. Des représentations à leur effigie sont utilisées durant des coutumes japonaises comme les commémorations et les festivals. Il n’est pas rare de voir les sanctuaires et les temples japonais décorés de sculptures en forme de dragons.

Sous l’œil des Japonais, les dragons japonais sont avant tout la divinité de la pluie. Les dragons japonais sculptés en bois ou en fer dans les divers temples de la plupart des préfectures du Japon contribuent à rappeler le désir d’un temps, ainsi qu’une fertilité propice pour les terres japonaises. Le dragon japonais symbolise le bon présage, il est considéré comme favorable dans la vie des Japonais. Dans la culture japonaise, un dragon a une signification de protection, c’est un bienfaiteur de l’humanité.

Les différentes légendes autour du dragon japonais

 

Dans le livre ancien paru en l’an 712, le kojiki, contentant plusieurs légendes sur l’origine du Japon et les divinités shintoïstes, de nombreux mythes gravitent autour des dragons. Les plus célèbres sont certainement les légendes de Watatsumi et de Yamata No Orochi.

La légende de Yamata no Orochi

Yamata No Orochi, également connu sous le nom de Orochi est un dragon japonais à 8 têtes et 8 queues. Aussi cruel qu’il soit, chaque année il demandait aux dieux terrestres, les kunitsukami, de lui donner une de leur fille afin de la dévorer. Cependant rendu à la septième année, les kunitsukami ne disposaient alors plus que d’une seule fille et le dieu shintoïste de la mer Susanoo décide d’intervenir.

Il va donc à la rencontre des kunitsukami pour leur proposer de sauver leur dernière fille en échange de sa main. Comme ils ne voulaient pas perdre leur dernière fille, les dieux terrestres acceptent le marché. Susanoo change alors la fille en peigne puis la met dans ses propres cheveux.

Ensuite, il demande aux kunitsukami de préparer du saké et de mettre un bac rempli d’alcool dans 8 armoires bien distinctes. Susanoo commence à exécuter son plan afin de mettre fin aux crimes de Orochi. Il attire ce dernier apparaissant sous sa forme la plus monstrueuse avec ses 8 têtes et ses 8 queues, des sapins et des cyprès sur le dos, de manière subtile. La légende raconte également que sa taille s’étend sur 8 vallées et 8 collines tellement il est gigantesque.

Toutefois, il est bien connu que la force n’est rien sans la sagesse. Orochi se précipite alors de boire l’alcool et le saké et s’endormit d’ivresse, et Susanoo en profite pour le tuer avec une épée à dix branches durant son sommeil. Il trouve dans une des queues du dragon japonais une épée appelée Kusanagi-no-Tsurugi qui aujourd’hui est un des trois trésors impériaux du Japon. Par la suite, il donne cette épée à sa sœur Amaterasu et a pu regagner le ciel de là où il a auparavant été renié.

L’histoire de Watatsumi Ryujin

Watastumi, aussi nommé Ryujin, est le grand dieu de la mer de la mythologie japonaise. D’après la légende, ce dragon japonais vivait dans un palais sous-marin nommé Ryugo-jo où il y accueille les humains égarés avec ses filles dans le palais. Il contrôle aussi les méduses, les tortues et les poissons avec ses joyaux magiques. Par ailleurs, il est considéré comme un ancêtre de la dynastie impériale du Japon.

Un jour, alors qu’un homme appelé Hoori pêchait sur un petit bateau avec son frère, il tente de rattraper un hameçon que son frère avait fait tomber dans la mer. Il tombe à l’eau et tombe par hasard sur une des filles de Ryujin.

Par la suite, il décide de l’épouser. Toutefois, 3 ans plus tard, il se lasse du palais de Ryugo-jo et veut remonter à la surface. Cependant, il a eu peur de devoir affronter son frère sans avoir réussi à récupérer l’hameçon. Le père de Otohime, la femme de Hoori ordonne aux poissons de chercher à la mer l’hameçon. L’un d’entre eux le retrouve et Hoori part vivre avec sa femme Otohime sur la terre ferme pour y retrouver son frère et lui rendre l’hameçon. D’ailleurs, la légende raconte qu’ils utilisèrent un wani afin de remonter à la surface, une des plusieurs espèces de dragons aquatiques de la mythologie japonaise.

La légende de la princesse à la perle lumineuse Toyotama-hime

Toyotama-hime, également connue sous le nom de princesse aux joyaux luxuriants était un descendant de Watatsumi. Elle apparaît dans la légende connue sous les noms de « Chance de la montagne » et « Chance de la mer ». Dans ce récit, Toyotama-hime n’est pas présentée en tant que fille de Otohime et Hoori, mais elle joue le rôle de Otohime elle-même. Par ailleurs, Watatsumi reconnaît que Hoori est la descendante d’un autre dieu et organise donc pour lui un banquet. Les mêmes événements, sachant que les deux se marient, vivent à Ryuogo-jo durant 3 ans et retournent sur les terres. Leur vie sur les terres est de ce fait racontée.

À l’annonce de leur grossesse, Hoori bâti pour Toyotama-hime une hutte dans laquelle elle peut donner naissance à leur enfant. La déesse demande à son mari de ne pas assister à la naissance de leur enfant, Ugayafukiaezu. Cependant, la curiosité de Hoori le pousse à espionner son épouse. Au lieu donc de voir Toyotama-hime, il voit un wani qui ressemble à un crocodile bercer son enfant. Apparemment, afin que Toyotama-hime puisse mettre au monde son fils, il a fallu qu’il se métamorphose en wani et elle ne voulait pas que son mari la voie dans cet état.

En surprenant son mari en train de l’espionner, Toyotama-hime s’est sentie trahie. Comme elle ne pouvait pas pardonner son mari, elle décide de le quitter, lui et son fils, et retourne à Ryugo-jo. Elle envoie donc sa sœur Tamayori à Hoori afin de l’aider à élever leur fils. Ugayafukiaezu et Tamayori se marient et donnent naissance à un fils : Jimmu.

La légende sur Ryujin, le dieu de la mer

 

Il existe également une autre légende qui met en scène Ryujin, le dieu de la mer. Tandis que sa fille souffre d’une maladie incurable, Ryujin demande à la méduse de lui trouver un foie de singe. À l’époque, le mollusque avait encore des pattes et des os. La méduse s’exécute et part à la recherche d’un singe. Lorsqu’elle trouve le mammifère, il lui affirme que son foie a été volé. La méduse revient donc auprès de son roi bredouille. Ryujin comprend très vite que le signe s’est moqué d’eux, et pris de colère, il écrase la méduse de tout son poids. Depuis, la méduse a pris l’apparence du mollusque que vous connaissez aujourd’hui : dépourvu d’os et de forme plate.

Quelle est la signification du dragon japonais dans le monde du tatouage ?

 

Dans la société d’aujourd’hui, le tatouage dragon japonais est apprécié par un bon nombre de jeunes Japonais. Dans les villes du Japon, voire chaque coin de rue, il est facile de trouver des boutiques de tatouage. Toutefois, sous les yeux des autres Japonais, le tatouage du dragon japonais et autre motif de tatouage leur font retenir l’image du gangster, un aspect négatif au sein de la culture japonaise.

Au Japon, l’art du dragon a été très guidé par l’idéologie sociale. À l’époque de l’harmonie shintoïsme/bouddhisme, les savants et les peintures sur le dragon, le Bouddha et le dragon, le samouraï et le dragon, le tigre et le dragon, d’autres figures imaginaires classiques et le dragon étaient très populaires dans l’univers intellectuel, qui, autrefois, étaient l’expression de la sagesse sociale. Le tableau du dragon blanc, ainsi que du savant montre énormément l’âme du confucianisme, du shintoïsme et du taoïsme dans lequel l’identité japonaise est encore visible avec la décoration, le nombre de griffes du dragon japonais, les installations, etc. Plusieurs autres peintures reflètent l’implication et le contenu évidents des mythes traditionnels, des légendes comme Susanoo qui a tué le Orochi, Kiyohime et Anchin, Fudo-myo-oh, etc. qui a révélé l’unité des valeurs et des significations du dragon, ainsi que son application sociale.

Dans le Japon moderne, le tatouage de dragon, l’origami de dragon, l’art du dragon, et autres sont censés apporter un nouveau souffle au symbole du dragon japonais sous de nouvelles valeurs et une nouvelle forme.

Quels sont les tatouages de dragon japonais les plus courants ?

Dans le monde du tatouage, le dragon japonais est un dessin souvent utilisé. Il existe une large variété de représentations stylistiques de cette créature japonaise. Si certains sont traditionnels, d’autres disposent d’un design plus moderne. Par conséquent, que signifie le tatouage dragon japonais ?

Populaire aussi bien auprès des hommes que des femmes, le tatouage dragon japonais symbolise la chance et la puissance. Toutefois, il peut sembler complexe, puisqu’il couvre un large éventail de significations qui diffèrent selon son association avec d’autres animaux et son esthétique :

  • Associé à une carpe koï, le dragon japonais symbolise la volonté et la persévérance. Ils font allusion à la légende du poisson-koï représentant la renaissance et la transformation.

  • Associé au tigre, le dragon japonais symbolise l’équilibre des forces. Leur nature contraire veut dire que dans un monde opposé, ensemble, ils apportent l’harmonie.

  • Associé au phénix, le dragon japonais symbolise la dualité et la stabilité. Le dragon représente le yang, le côté masculin, tandis que le phénix incarne le yin, le côté féminin.

  • Associé au serpent, le dragon japonais symbolise la protection et la guérison. Il peut être la conséquence d’une situation que son porteur a surmontée.

À l’ère moderne, le symbole des dragons japonais absorbe la culture occidentale, présentée de façon vivante dans certaines peintures et œuvres architecturales. Cependant, il perd peu à peu sa fonction décorative et son sens symbolique. Plusieurs peintures de dragon dans les beaux-arts japonais modernes gardent des motifs de dragon de style Edo. Dans le Japon moderne, le musée du trésor antique d’Edo garde encre plusieurs outils en bronze sculpté d’images de dragons japonais comme des vases, des encensoirs, des récipients, des pots, etc. de diverses couleurs et tailles. Toutefois, la quantité d’antiquités agrémentées de dragon japonais est évidemment inférieure à celle d’autres symboles semblables dans la culture japonaise, comme entre autres l’éléphant, le tigre, l’oiseau vermillon et le kirin.

Aujourd’hui, de nombreux jeunes Japonais n’apprécient pas les motifs de dragon japonais à cause de leur origine étrangère et leur ancienneté. Certains soulignent que le dragon japonais ne figure pas dans l’identité japonaise. Les Japonais utilisent d’autres animaux sacrés comme le lion, le phénix, la grue, la licorne plus que le dragon. Dans le monde des beaux-arts, les Japonais ont une préférence pour les animaux sacrés de petite et moyenne taille, alors que l’image du dragon japonais est difficile et longue à utiliser. Il a également été dit que le dragon est très lié à la culture chinoise depuis plusieurs périodes historiques, de ce fait, le dragon a un retard par rapport aux tendances actuelles.

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