De temps en temps, tout le monde a besoin d’un peu de chance. Du chocolat symbole de chance au talisman shintoïste, les porte-bonheurs japonais peuvent faire passer de la malchance à la bonne fortune en quelque temps. Et comme leur nom l’indique, ils devraient porter bonheur. De l’objet décoratif Feng-shui aux bijoux porte-bonheur, entre coutume et superstition populaire, découvrez les 10 porte-bonheurs japonais les plus courants.
Le chat qui porte chance : Le Maneki-Neko !
Le Maneki-Neko est une populaire figurine japonaise censée apporter fortune et chance à son propriétaire. Généralement conçu en plastique ou en céramique, il représente un chat Bobtail japonais avec une patte levée dans un geste d’appel. Dans un mouvement de balancement, sa patte se déplace d’avant en arrière. Certains disposent même de bras motorisés afin de pouvoir agiter sa patte tout au long de la journée. Les Maneki-Neko sont souvent exposés à l’entrée des entreprises, comme les bars, les restaurants ou encore les laveries automatiques pour inciter la clientèle à entrer.
Généralement le porte-bonheur Maneki-Neko est représenté assis et tenant une pièce de monnaie koban, une pièce d’or de l’ère Edo au Japon. Dessus est inscrit « sen man ryou » signifiant 10 millions de pièces d’or.
Dans la culture occidentale, le geste d’appel consiste à sortir l’index du poing fermé, la paume de la main orientée vers le corps. Le doigt se déplace à de nombreuses reprises vers soi en tentant d’attirer une personne de plus près. Toutefois, au Japon, le même geste qui invite est effectué en levant la main, paume vers le bas, et en repliant de nombreuses fois les doigts vers le bas et l’arrière. D’où la raison pourquoi la main des Maneki-Neko est tournée vers le bas. Le chat peut lever le bras droit ou le bras gauche, selon le propriétaire. Si le c’est le bras gauche qui est levé, le Maneki-Neko invite plus de clientèle. Et si c’est la patte droite qui est levée, il invite l’argent et la richesse.
Les Maneki-Neko sont aussi disponibles en diverses couleurs, en fonction du type de chance que le propriétaire souhaite en bénéficier :
- Noir : éloigne les mauvais esprits et sécurité
- Blanc : pureté et bonheur
- Doré : prospérité et richesse
- Rouge : protection contre la maladie
- Vert : sécurité familiale
- Bleu : réussite dans l’éducation
- Rose : romantisme et amour
Daruma, la figurine porte-bonheur japonaise
La plupart des poupées Daruma sont de couleur rougeâtre avec le visage d’un homme à la moustache et aux sourcils épais. C’est une figurine qui est également considérée comme un porte-bonheur japonais. Elle est faite de céramique ou de papier et elle apporte pouvoir, courage, amour et chance. Ces statuettes sont disponibles en 5 couleurs importantes et présentent plusieurs significations.
Une poupée Daruma rouge porte la fortune et la chance. Un Daruma blanc favorise l’harmonie et l’amour. Quant à la poupée Daruma dorée, elle apporte la richesse.
Omikuji, le porte-bonheur qui provient du Japon
Les Omikuji sont des présages qui sont écrits sur des bandes de papier roulées. Ils sont généralement visibles dans les temples et les sanctuaires de tout le Japon. La tradition pour recevoir un Omikuji est de prendre un récipient en bambou rempli de petits bâtons et de le secouer jusqu’à ce qu’un bâton tombe. Chacun des bâtons est numéroté et une prêtresse ou un prêtre choisit un Omikuji correspondant au numéro du bâton tombé du récipient en bambou.
Actuellement, il est plus répandu de faire un petit don au temple bouddhiste ou au sanctuaire shintoïste et de tirer soi-même au hasard un Omikuji. Les distributeurs automatiques d’Omikuji sont aussi très répandus. Si vous n’avez pas la chance de dispose d’un Omikuji qui porte un bon présage, laissez votre bandeau derrière vous. Selon la tradition, les Omikuji porte-malheur, malchanceux ou amenant un présage de mort, sont attachés aux branches d’un arbre où restera la malchance. Les Omikuji chanceux ou synonymes de bon présage doivent rester sur soi, dans le porte-monnaie ou dans la poche du manteau.
Exaucez vos vœux grâce à Ema, une plaque en bois
En visitant un sanctuaire japonais, il est possible d’écrire un vœu sur son propre Ema. Il est à savoir qu’Ema est une combinaison des mots « image » et « cheval ». Un Ema est une plaque en bois qui sert à porter les vœux. Vous pouvez écrire un vœu au dos d’une de ces plaques et espérer que le vœu sera délivré à un dieu.
Selon les légendes japonaises, les chevaux étaient le mode de transport des dieux. Les gens donnaient leurs chevaux aux sanctuaires afin que les dieux soient plus prédisposés à entendre leurs prières. Pour remplacer l’offrande d’un véritable cheval, Ema est devenu un porte-bonheur japonais pour ceux qui ne peuvent pas se permettre d’offrir un vrai cheval. Généralement, le devant d’un Ema comporte la photo d’un cheval et le souhait peut être écrit au dos.
De nos jours, les superstitions sont encore aussi fortes. Les Ema peuvent être trouvés dans toutes les formes et toutes les tailles dans la majorité des sanctuaires. Même si, traditionnellement, les Ema sont ornés d’un cheval, il est également possible de trouver cette plaque en bois conçue selon votre personnage de dessin animé préféré, des cœurs ou des fleurs de cerisier. Certains Ema ne comportent pas d’image, ce qui permet aux plus créatifs de créer la leur.
Il est possible d’acheter un porte-bonheur Ema sur un petit stand au sanctuaire, où parfois les gens ont la possibilité de faire un don dans une boîte se trouvant à côté de l’Ema avant de faire un souhait.
Omamori, une amulette protectrice
Littéralement, Omamori signifie : quelque chose qui vous protégera. Ce sont de petits porte-bonheurs, qu’il est possible d’obtenir dans quasi tous les temples bouddhistes et les sanctuaires shintoïstes de Tokyo, voire du Japon. Quelle que soit sa religion, tout le monde peut se procurer ce porte-bonheur japonais. C’est un don effectué au sanctuaire ou au temple.
Il est possible d’acheter ces pendentifs porte-bonheur pour une utilisation personnelle. Toutefois, de nombreuses personnes s’en procurent afin de les offrir à des amis ou des membres de leur famille. Offrir cette amulette protectrice est très courant lorsqu’une personne est enceinte ou doit passer un examen difficile.
Les Omamori les plus courants sont enveloppés dans un sac servant de couverture et qui est souvent conçu en soie. Généralement, les beaux motifs mettent en scène une figure sacrée du sanctuaire ou du temple ou la divinité. Il n’est d’ailleurs pas rare que le nom du sanctuaire ou du temple soit cousu sur la couverture. À l’intérieur du sac, parfois, il y a un morceau de bois ou de papier avec une invocation ou une prière. Les plus courants sont dotés d’une sangle permettant de l’attacher à un sac.
Koionobori, le porte-bonheur des jeunes enfants
Un Koionobori est une manche à air sous forme de carpe, qui est utilisée traditionnellement au Japon afin de célébrer la Journée de l’enfant ayant lieu tous les 5 mai. Ceux qui sont de passage au Japon en fin avril peuvent voir ces belles banderoles écailleuses dans le paysage japonais. Dans l’art traditionnel japonais, le koï ou la carpe représente la détermination et la force. Les Koionobori symbolisent la longévité, la bonne chance et représentent les meilleurs vœux d’une famille, afin que ses enfants puissent avoir un avenir réussi, grandissent en bonne santé. Ce porte-bonheur japonais des jeunes enfants chasse aussi le mauvais œil.
Senbazuru, la guirlande de grues en origami
D’après la tradition japonaise, plier 1000 grues en papier offre la possibilité de réaliser un vœu spécifique. Dans certaines variantes de la tradition, il peut accorder la chance éternelle et le bonheur, au lieu d’un unique souhait, telles la guérison d’une blessure ou d’une maladie ou encore une longue vie.
Dans la culture japonaise, tout comme la tortue et le dragon, la grue est une créature de bon augure. Il est dit que la grue vit durant 1000 ans, expliquant ainsi, la quantité qu’il faut plier. D’ailleurs, certains pensent qu’il faut plier 1000 grues en un an, afin d’obtenir les bénédictions de ce vœu.
Il est évident que le pliage de 1000 grues en papier est un projet plutôt complexe. Avec la pratique, les grues en origami sont plus faciles à réaliser, cependant fabriquer 1000 grues en papier demeure une tâche importante. De ce fait, il est courant que des groupes de personnes se rassemblent, afin de faire un senbazuru. Puisque cette activité réunit les gens, le fait de concevoir un senbazuru a été adapté à plus grande échelle, afin de sensibiliser le public, généralement pour de bonnes causes ou des campagnes de collecte de fonds caritatives.
Les senbazuru symbolisent alors l’espoir, la guérison et devraient chasser les mauvais esprits et attirer la chance.
Osechi ryouri, le repas porte-bonheur pour le Nouvel An !
Le repas traditionnel japonais Osechi ryouri est servi au Nouvel An. Placé dans des boîtes spéciales nommées Juubako, ce porte-bonheur japonais trouve son origine à l’ère Heian. Les Japonais offraient aux dieux de la nourriture les jours marquant le changement de saison, dont le plus important d’entre eux était le Nouvel An. Il est également à savoir que les nobles mangeaient des plats spécifiques qui ont des propriétés différentes pour l’année suivante.
Avec le développement de la société japonaise et au fil du temps, cette tradition est très répandue durant l’ère Edo.
Au Nouvel An, il existe également une autre croyance importante. En effet, il fallait éviter tout type de travail, incluant la cuisine pour ne pas déranger les dieux et permettre à tout le monde, y compris les femmes du foyer, de profiter de la bonne nourriture et de se reposer. De ce fait, pour respecter cette tradition, l’Osechi ryouri doit être cuisiné avant le Nouvel An. De nos jours, l’Osechi ryouri s’est modernisé et plusieurs Nippons le composent de plusieurs sushis aux saveurs variées et diverses.
Kit Kat, une barre pas comme les autres
Contrairement à ce que nombreux peuvent penser, les Kit Kat ne sont pas uniquement de délicieuses gaufrettes recouvertes de chocolat. En effet, au Japon, il est considéré comme un porte-bonheur. Il s’avère que chaque Kit Kat dispose d’un sens caché pouvant donner envie d’en manger davantage. Et votre chance n’en sera que meilleure !
En japonais, Kit Kat se prononce Kitto Katto et est similaire à l’expression japonaise « Kitto Katsu » signifiant « Vous allez sûrement gagner ! » La ressemblance de prononciation a donc changé ce chocolat en un porte-bonheur japonais. Les familles ont alors commencé à envoyer des barres de Kit Kat à leurs enfants universitaires avant les examens, en espérant que les chocolats les aideraient à décrocher de meilleures notes. En 2009, d’après AdAge, Nestlé et la poste japonaise se sont même associé, afin de créer le « Kit Kat Mail », un produit qui ressemble à une carte postale commercialisée uniquement au bureau de poste et qui peut être envoyé aux étudiants sous forme de porte-bonheur japonais comestible.
Jin Chan, un porte-bonheur japonais en forme de crapaud
Le Jin Chan, aussi appelé Chan Chu est un crapaud porte-bonheur japonais qui symbolise la vie éternelle et la richesse. Il s’agit d’un charme feng-shui très puissant qui confère prospérité financière et fortune. Il est utilisé pour attirer, mais aussi protéger la richesse, d’autant plus quand il est sous forme de tirelire. Pour être respecté, ce porte-bonheur japonais en forme de crapaud doit se trouver dans la pièce principale de la maison et ne doit pas être placé en face d’une porte principale de la pièce.
Pourquoi les Japonais croient en leurs porte-bonheurs ?
Discrets et incontournables, en apparence anecdotique, mais chargés de symboles, les porte-bonheurs sont très présents au Japon. Ces talismans rattachés à des pratiques millénaires sont destinés à conjurer les mauvais sorts et à attirer la bonne fortune. Des plaques en bois attachés à un portique aux éventails colorés d’amulettes, dansant dans le vent, le porte-bonheur japonais apparaît dans la tradition du Japon comme un symbole japonais procurant, en fonction des régions, des croyances et des dieux, la santé, la prospérité, le bonheur, la chance et l’amour.
Engimono est l’autre nom désignant ce symbole qui est si cher au Japonais. Il faut également remarquer que de nombreuses personnes du Japon disposent du chat porte-bonheur japonais constituant une source de bénédictions.
La majorité des Nippons sont croyants. Les Japonais croient en la bonne tout comme la mauvaise fortune. La majorité des personnes vivant au Japon ont un ou plusieurs Engimono. Le Nouvel An ou quelques jours après le début de l’année est la période idéale pour se procurer un porte-bonheur japonais. L’objectif est d’attirer la chance et de faire bonne fortune pour les nombreux jours à venir.
Il n’est plus à rappeler à quel point les Japonais accordent une énorme importance à leur croyance. Voilà pourquoi les porte-bonheurs, ainsi que les superstitions occupent une grande place dans la culture. Pour eux, offrir des porte-bonheurs pour souhaiter l’abondance et la réussite à leur proche est une coutume.
Dans la culture occidentale, le chat domestique est un excellent animal de compagnie. Cependant, dans le folklore japonais, les félins ont des pouvoirs protecteurs et symbolisent la bonne fortune. Il n’est donc pas surprenant que le Maneki-Neko représente un chat particulièrement légendaire. D’après le folklore, au XVIIème siècle, un pauvre moine vivait dans le petit temple Gotoku-ji à Setagaya, à Tokyo, accompagné de son chat bobtail. Jusqu’au jour où un seigneur samouraï, Li Naotaka du domaine de Hikone visite la région, ils menaient une vie tranquille.
Pendant qu’il partait à la chasse, une tempête éclate et le seigneur samouraï se réfugie à l’extérieur du temple sous un arbre. Il remarque le chat du pauvre moine avec une patte levée, qui semble lui faire signe d’entrer dans le temple. Alors qu’il se dirige vers le chat, un éclair frappe l’arbre sous lequel il s’est abrité. Reconnaissant envers le chat de l’avoir sauvé la vie, il devient le parrain du temple. Il contribue alors à la réparation et crée plus d’espace pour le moine. Quand le chat est mort, une statue de Maneki-Neko est conçue pour commémorer sa vie, et aujourd’hui, le lieu continue d’être considéré comme sacré.